Chaque année, le jeudi qui précède le début du Carême, l’Église apostolique arménienne célèbre la fête des saints Vardanank.
En 428, le royaume des Arsacides est anéanti et l’Arménie tombe sous la domination perse.
Le roi de Perse Yazdgard veut alors contraindre tous les peuples de son royaume à se convertir au zoroastrisme et promulgue en ce sens un décret en 449.
Au cours d’une réunion, les seigneurs arméniens et le Catholicos décident de ne pas renier leur foi. Courroucé par cette prise de position, le roi Yazdgard convoque dans sa capitale dix éminents seigneurs arméniens et les oblige à embrasser la nouvelle religion. Ces derniers font mine d’accepter, persuadés dans leur for intérieur que dès leur retour ils vont se révolter.
Et c’est en 451 que la guerre éclate entre Perses et Arméniens. La veille des hostilités, sont baptisés tous les soldats qui ne l’avaient été et une messe est célébrée par les prêtres qui font communier les troupes dirigées par le général Vardan Mamikonian.
La bataille a lieu le 26 mai 451 sur le champ d’Avaraïr. À l’issue d’une journée de combats intenses et héroïques, le général Vardan Mamikonian, sept grands seigneurs et 1036 soldats arméniens sont tués. Les pertes de l’ennemi dépassent de trois fois ce nombre. S’il est vrai que les Arméniens ne remportent pas de victoire militaire sur le champ d’Avaraïr, il n’en demeure pas moins qu’avec une armée de 66.000 hommes contre des troupes avoisinant les 200.000, les Arméniens ont contraint l’adversaire à renoncer à l’idée de les convertir. Grâce à leur martyre, les Saints Vardanank nous ont préservé de l’assimilation par les Perses et du danger de disparaître en tant que nation.
Des siècles se sont écoulés depuis cette bataille mémorable, mais le souvenir des Saints Vardanank demeure vivant dans nos esprits. Aussi, chaque Arménien se doit-il de s’incliner devant leur mémoire. Des générations entières furent éduquées sur l’exemple de leur dévouement exemplaire. Le symbole légué par les Saints Vardanank est pérenne. Il nous a toujours accompagné tout au long de notre histoire, et c’est leur esprit qui, aujourd’hui encore, est le garant de notre existence et de nos victoires, esprit d’abnégation dans les luttes menées au nom de la Foi et de la Patrie. Il s’est manifesté de nos jours chez les héros des batailles pour la libération de l’Artsakh.
À notre époque de paix relative, notre patrie spirituelle s’est transformée en champ d’Avaraïr, alors que différentes sectes s’efforcent de nous écarter de notre foi, oubliant que « Nous reconnaissons la Bible comme notre père et notre Sainte Église apostolique comme notre mère. Que personne ne tente de nous en séparer » (Yeghishé).