L ‘Église apostolique arménienne compte sept fêtes consacrées à la Sainte Vierge. Parmi elles, la plus importante, qui est aussi l’une des cinq fêtes majeures de notre Église, est celle de l’Assomption de la Vierge Marie. La vie de la Sainte Vierge n’est évoquée dans la Bible que dans les passages qui sont en rapport avec les activités de Jésus-Christ. Les autres renseignements qui nous sont parvenus sont conservés dans les traditions des Églises primitives.
Après la crucifixion de notre Seigneur Jésus-Christ, la Vierge Marie, conformément à la prescription de son Fils, vécut près de quinze ans auprès de l’apôtre Jean le Théologien (Jean 19, 26-27). Après l’Ascension du Christ, la Sainte Vierge passa des jours et des nuits en jeûnant et en priant. Elle se rendait souvent au sépulcre de Jésus pour y prier. Lors d’une de ses visites au Mont Golgotha, l’archange Gabriel lui apparut, une branche de palmier à la main, pour lui annoncer la nouvelle et le temps de son assomption au ciel. De retour chez elle, elle en fit part à l’apôtre Jean ainsi qu’aux autres disciples et leur montra la branche de palmier d’où émanait une lumière céleste. Ainsi, se préparant à quitter bientôt ce monde pour le Royaume des Cieux, la Sainte Vierge recommanda qu’on l’ensevelît dans le ravin de Gethsémani. Elle gagna sa chambre et s’allongea sur sa couche. Quand l’heure de l’Assomption fut venue, une lumière resplendissante illumina soudain la chambre. Les apôtres présents furent saisis d’effroi lorsqu’en haut de la pièce, entouré de rayons, se manifesta Jésus-Christ accompagné des anges et des saints. En voyant son Fils, Marie s’éleva légèrement de sa couche, s’inclina devant le Seigneur et sereinement Lui rendit l’âme.
Alors que la procession funèbre se dirigeait vers Gethsémani, soudain un vaste nuage coronaire et lumineux apparut au-dessus du cortège et l’accompagna jusqu’au sépulcre. Arrivé à Gethsémani, on ensevelit le corps de la Vierge Marie dans la grotte qu’on referma avec une grosse pierre. Pendant trois jours, les disciples et les fidèles restèrent près de son sépulcre pour y prier. Parmi les douze apôtres de Jésus, Barthélémy, qui à ce moment était absent de Jérusalem, n’avait cesse de se lamenter de n’avoir pas pu faire ses adieux et recevoir la bénédiction de Marie. Pris de compassion, les apôtres décidèrent d’ouvrir l’entrée de la grotte pour permettre à Barthélémy de la voir une dernière fois. Après avoir retiré la pierre, ils constatèrent avec stupéfaction que le corps de la Sainte Vierge n’y était plus et ne trouvèrent que ses habits.
L’Église apostolique arménienne célèbre la fête de l’Assomption le dimanche proche du quinze août. Rappelons de même que tous les autels des églises arméniennes portent le nom de la Vierge Marie et sont ornés de son image.
La bénédiction du raisin
Dans l’Ancien Testament, la première récolte de l’année était apportée au Temple et offerte à Dieu. Selon la Loi, au nombre de ces fruits figuraient le blé, l’orge, le raisin, la figue, la grenade, l’olive, etc. Les gens exprimaient par ce don leur reconnaissance à Dieu. À l’issue de la messe a lieu la bénédiction du raisin. Du point de vue rituel, la fête de l’Assomption et la bénédiction du raisin n’ont aucun rapport. Le seul lien qui les rapproche est la coïncidence
de la saison. Lors de la bénédiction du raisin, des prières sont adressées non seulement pour les fruits, mais aussi pour la terre et celui qui la cultive, sollicitant du Seigneur une récolte abondante et une année exempte de grêle et de gel.
Pourquoi, chez les Arméniens, le fruit que l’on bénit est-il le raisin, alors que dans les autres Églises on bénit aussi la pomme et le miel ? Ce choix s’explique par le fait que dans le Nouveau Testament, Jésus évoque une analogie entre Lui et le pied de vigne. Outre ceci, c’est le raisin que, lors du dernier repas, servit le Christ sous forme de vin comme symbole de Son Sang Sacré.